Série d’articles – Les visages de Polliflora
Cyprien, Chargé de projet en apiculture, répond à nos questions pour expliquer son quotidien au sein de Polliflora.
Temps de lecture : 3 minutes
Cyprien, explique-nous ton travail.
Peux-tu décrire ton poste?
Mon poste d’apiculteur chez Polliflora est découpé en plusieurs moments très importants dans l’année.
Une saison classique d’un.e apiculteur.rice se déroule du début du printemps jusqu’à l’automne. L’hiver est souvent privilégié pour s’occuper des documents administratifs ou de la vente de miel. J’ai la chance d’avoir la double casquette de chargé des ventes de la coopérative pour avoir du travail pendant la saison creuse.
Pourquoi as-tu choisi de travailler chez Polliflora?
Pour les valeurs qu’elle défend.
En tant qu’apiculteur, la santé des colonies d’abeilles est ma principale préoccupation, bien avant la volonté de faire des récoltes de miel record. Le virage abordé par la coopérative et son questionnement quant à la quantité et la concentration des ruches sur Montréal, fait beaucoup de sens pour moi. J’ai conscience de travailler avec des insectes domestiqués principalement pour la production de miel et la pollinisation. Seulement, ils ne doivent pas nuire à des écosystèmes déjà en place bien avant leur implantation. L’ensemble des actions que la coopérative met en place et son rôle fondamental dans la sauvegarde des pollinisateurs m’a poussé à m’engager fortement avec elle.
Peux-tu décrire tes missions au quotidien ?
Au cours de l’année, je vais avoir différentes tâches de gestion des ruchers. Le début du printemps fait place à la constatation des pertes hivernales et de la santé des colonies. Plusieurs maladies, virus, parasites sont responsables du déclin des colonies, il faut être vigilant lors de chaque visite, repérer et traiter celles que l’on observe. On le fait bien évidemment en suivant la charte de l’apiculture urbaine responsable que la coop a rédigé.
Puis au fil de la saison, il faut anticiper les périodes d’essaimage et ajouter des hausses en fonction des miellées. Nous faisons deux récoltes à la coopérative, une fin juillet et une autre en septembre. Ces périodes-là sont souvent très intenses, entre la récolte du miel, l’extraction et l’empotage. Mais lorsque ce sont de bonnes années, la récompense en vaut la peine.
Pour 2023, c’est presque 2000 kg de miel de printemps et près d’1 tonne de miel d’automne qui ont été récoltés.
Est-ce que tu travailles avec une équipe? Si oui, quel est ton rôle au sein de cette équipe?
Oui, je travaille avec une équipe et sûrement une des meilleures. L’an passé, nous n’étions que deux apiculteurs sur le terrain et notre coordinatrice. Cette année, nous avons accueilli une nouvelle apicultrice, ce qui rend la charge de travail beaucoup plus agréable.
Qu’est-ce que tu préfères dans ton travail?
J’apprécie beaucoup le travail en extérieur et c’est une chance pour moi de pouvoir déconnecter mon cerveau en travaillant la tête dans les ruches. C’est un métier de passion! Et malgré l’intensité des périodes de récoltes qui implique une fatigue physique importante, je dois avouer que la récolte reste ma période préférée de l’année car elle me procure une satisfaction personnelle et professionnelle très forte!
J’ajouterai également une petite mention spéciale à nos 5 à 7! Nous avons une belle équipe de passionné.e.s chez Polliflora!
Quel est le projet qui t’a le plus marqué ? Pourquoi?
Les projets d’ouverture de ruches et de sensibilisation à l’abeille domestique sont les projets qui me marquent le plus. C’est un vrai moment de partage de connaissances et d’expérience. Le public montre un grand intérêt avec beaucoup de questions et d’émerveillement face à ce moment privilégié d’ouverture de ruche. Ils plongent littéralement dans l’univers des abeilles. En passant par l’abeille domestique, c’est d’ailleurs plus facile de capter l’attention et de faire un pont vers les pollinisateurs indigènes et leurs enjeux. Quand je vois les familles, les enfants ou les simples curieux s’intéresser avec autant de fascination à la cause des pollinisateurs, cela m’apporte beaucoup de satisfaction.
En ce qui concerne le service apicole pure, je dirais que chaque projet apicole d’implantation et de gestion de ruches est différent par le lieu et le contexte. Ceux qui sont les plus marquants sont peut-être ceux avec l’environnement de travail le plus agréable.
Qu’est-ce que tu as appris en travaillant pour une coop comme Polliflora?
J’ai appris que l’apiculture urbaine effectuée de façon raisonnée et responsable était une porte d’entrée sans faille pour sensibiliser la population à l’ensemble des pollinisateurs. J’endosse et fait la promotion de cette vision maintenant!
Aussi, j’ai pu développer de nouvelles compétences spécifiquement liées à l’apiculture urbaine étant donné que mon expérience d’apiculteur passé, c’était toujours fait qu’en région. Or le métier d’apiculteur en région diffère de l’apiculture urbaine, car les ruches sont plus nombreuses et sont localisées dans un endroit unique et perdu. Or chez Polliflora tous nos ruchers sont situés dans des zones urbaines différentes, où la prise en compte d’espaces verts est primordiale pour assurer les ressources nécessaires au bien-être des abeilles.
Quelles valeurs de Polliflora souhaites-tu refléter ?
De mon point de vue, Polliflora propose avant tout des valeurs de partage. On souhaite partager notre expérience ainsi que nos connaissances scientifiques sur le monde des pollinisateurs, leur importance et leur déclin.
Veux-tu ajouter autre chose?
Si vous passez à côté de nos ruchers, venez à notre rencontre! En tant qu’apiculteur.rice, on se fera un plaisir de pouvoir jaser avec vous et répondre à vos questions. Vous découvrirez le monde merveilleux des abeilles!
Envie d’en savoir plus?
On revient très bientôt avec le témoignage d’un autre membre de notre équipe! Reste connecté(e) à nos médias sociaux.