Recenser les pollinisateurs, une mission haute en couleur !

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Si vous avez fréquenté les aménagements de Polliflora cet été, il est fort possible que vous soyez tombé sur une intrigante ligne de bols colorés. Si c’est le cas, vous avez eu la chance d’être témoin d’un projet phare de notre tout nouveau volet Recherche et Développement.

En effet, en collaboration avec l’Insectarium de Montréal, nous avons procédé à un inventaire des pollinisateurs à l’aide de pièges-bols dans plusieurs de nos différents projets.

Projet en cours au Campus MIL
Projet en cours à l’ETS

Pourquoi ?

L’objectif est de mieux comprendre les besoins des pollinisateurs, en obtenant des données sur leur abondance et leur diversité dans nos différents aménagements. En comparant nos résultats, nous pourrons identifier quelles pratiques horticoles sont bénéfiques pour la biodiversité, et quels autres facteurs environnementaux la favorisent. Les études scientifiques sur la question sont limitées, alors nous avons décidé d’y contribuer nous-même ! 

La recherche, qui s’étalera sur plusieurs années et permettra aussi de suivre l’évolution des communautés de pollinisateurs dans nos jardins à mesure que ceux-ci se développent.

Comment ça marche ?

Le projet se base sur le protocole d’Abeilles citoyennes, qui utilise des bols – des pièges-bols – placés au sol. Plus précisément, on utilise neuf bols disposés en alternance de couleur à chaque site. Ils sont bleus, blancs et jaunes, des couleurs attrayantes pour les abeilles, et sont ornés d’une étoile de trois lignes noires au fond du bol afin d’imiter une fleur (en tout cas à leurs yeux !). Il n’en faut pas plus pour créer une illusion parfaite pour les pollinisateurs. 

On remplit les bols d’eau et on ajoute quelques gouttes de savon à vaisselle, ce qui permet de briser la tension de surface et de faire couler les insectes qui se posent sur l’eau. 

Piège-bol prêt à être récupérer après 24 heures

Après 24 h, les bols sont collectés et les insectes sont transférés dans des fioles d’alcool. Ce processus a été répété une fois par mois à chacun des 12 sites étudiés, de mai à octobre.

Un piège fatal

Il peut paraître contradictoire d’avoir comme mission la protection des pollinisateurs, et d’en tuer. C’est toutefois essentiel pour nous permettre de les étudier. D’ailleurs, les insectes sont très prolifiques et les quelques individus capturés n’auront pas d’effet sur leur population globale, contrairement aux nombreuses autres menaces qui pèsent sur eux comme la perte d’habitat (source : 1).

Il faut également savoir que l’étude des insectes en est encore à ses débuts. Il reste beaucoup de travail à faire ; un peu plus d’un million d’espèces d’insectes ont été identifiées mondialement jusqu’à présent, alors qu’on estime le nombre total d’espèces à environ dix millions (source : 2). Il est donc crucial d’avoir des spécimens qu’on peut étudier et comparer en détail.

Tri fait en laboratoire

La capture d’insectes permet aussi de créer des collections entomologiques. Elles peuvent servir à la sensibilisation aux pollinisateurs (notamment via notre volet éducation), mais aussi comme références pour suivre l’évolution des populations, surtout à mesure que la science se perfectionne. Plusieurs recherches comparent les spécimens d’aujourd’hui à ceux collectés dans le passé, et il est probable que des études futures utiliseront les spécimens collectés aujourd’hui.

Définition
Entomologie : Partie de la zoologie qui traite des insectes et, par extension, des autres arthropodes terrestres.
Dictionnaire Larousse

Les prochaines étapes

Les échantillons sont ensuite amenés à l’Insectarium, où ils sont scrutés au binoculaire. Puisqu’il y a toutes sortes d’insectes qui tombent dans nos bols, nous trions d’abord les spécimens selon leur ordre taxonomique, puis nous effectuons un décompte. 

Définition
Taxonomique : Science des lois de la classification.
Dictionnaire Larousse
Boîte entomologique

Nous souhaitons nous concentrer sur les pollinisateurs, alors les abeilles et guêpes (ordre des hyménoptères), ainsi que les syrphes (ordre des diptères) sont mis de côté pour être épinglés et identifiés avec plus de précision par la suite.

Qu’est-ce qu’un hyménoptère ?
On classe dans l’ordre d’hyménoptère les abeilles et les guêpes, mais aussi les fourmis.

Saviez-vous qu’il existe des hyménoptères qui ne mesurent que quelques millimètres ! Ce sont principalement des guêpes parasitoïdes qui pondent leurs œufs directement dans le corps d’autres insectes et arthropodes. Nous en avons trouvé plusieurs dans nos échantillons !
Micro hyménoptères
Différence de grandeur entre deux espèces de guêpe

Une étude de longue haleine

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Tri fait en laboratoire, de beaux spécimens à observer

Ce projet de recherche est financé par le gouvernement du Canada sous le Fonds de relance des services communautaires (FRSC).

Sources pour cet article :

  1. Why we kill bugs – The case for collecting insects
  2. Royal Entomological Society – Facts and figures

Polliflora © 2022 | Tous droits réservés
Photos : Charles-Olivier Bourque et Manoushka Larouche

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