Les prairies mellifères : une solution aux enjeux urbains ?

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Au cours de l’été, nous avons été accueillis dans la cour intérieure du Fort de l’île Sainte-Hélène, anciennement le Musée Stewart, afin d’y mener le second projet phare du nouveau département de Recherche et développement (découvrez le premier ici). 

Dans le cadre de la Cohorte Territoire de solution soutenue par le Campus de la transition écologique, nous y avons exploré le potentiel des prairies mellifères comme solution pour la réduction des îlots de chaleur.

Les efforts de lutte contre les îlots de chaleur se concentrent souvent sur la plantation d’arbres. Cette approche a indéniablement ses mérites, mais elle peut être dispendieuse et, considérant la croissance lente des arbres, prendre du temps avant d’offrir des améliorations significatives. 

Polliflora souhaitait donc explorer les prairies mellifères comme solution plus accessible.

Les îlots de chaleur
Le concept d’îlots de chaleur fait référence au phénomène où les zones urbanisées connaissent des températures plus hautes que les régions rurales avoisinantes, notamment à cause des bâtiments et des routes. 

On peut aussi parler d’îlots de chaleur au sein d’une ville lorsque certains secteurs ont des températures plus élevées que d’autres. Ces écarts peuvent aller jusqu’à 12°C. Les îlots de chaleur amplifient l’effet des canicules, qui seront de plus en plus présentes avec les changements climatiques.

Une solution multidimensionnelle

En effet, les prairies mellifères, implantées à partir d’un mélange de semences, pourraient être plus abordables, offrir une couverture végétale rapide sur de plus grandes surfaces, et demander moins d’entretien que les aménagements classiques.

Par ailleurs, elles peuvent apporter des floraisons abondantes et variées ainsi que créer des habitats pour les pollinisateurs, contribuant à la protection de la biodiversité urbaine, tout en étant esthétiques et en offrant des opportunités éducatives pour les communautés.

Mise en place des parcelles
Nous avons dû recourir à des filets pour protéger nos expérimentations des marmottes résidentes du Fort.

Une exploration horticole

En plus de tester les bénéfices des prairies mellifères, nous voulions aussi profiter de cette opportunité pour développer nos propres mélanges de semences, adaptés à nos besoins. Nous avons donc, avec l’aide d’étudiant.e.s de l’Université Concordia, créé six mélanges, chacun adapté à différentes conditions de culture. Nous nous sommes bien sûr concentrés sur des espèces mellifères, en priorisant des espèces indigènes. 

Nous avons aussi pris soin d’inclure des plantes annuelles afin d’assurer une belle floraison dès la première année, mais surtout des vivaces pour assurer la pérennité des prairies dans le temps.

Ce projet fut également une opportunité pour nous de faire des tests de techniques d’implantation des prairies mellifères pour valider et de peaufiner nos méthodes.

Mégachile
Probablement un bourdon
Bleu commun d’Europe

Conclusion

Puisque certaines semences utilisées requièrent une stratification froide pour germer, et que les vivaces prennent un peu plus de temps à s’installer, les jardins continueront d’évoluer dans le temps. Nous sommes impatients de les redécouvrir au printemps prochain, ainsi que de tester nos mélanges dans de nouveaux environnements.

La stratification à froid, qu’est-ce que c’est ?
Afin de briser leur état de dormance et de germer, certaines semences ont besoin d’être exposées à un environnement froid et humide pendant un certain temps.

Les résultats et notre mélange signature vous seront présenté en 2025. Eh oui, ça prend du temps la recherche !

Agapostémon sur rudbeckie jaune

Ce projet de recherche est financé par le gouvernement du Canada sous le Fonds de relance des services communautaires (FRSC).

Polliflora © 2022 | Tous droits réservés
Photos : Charles-Olivier Bourque et Manoushka Larouche

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