L’organisation du travail dans la ruche et la structure sociale de la vie des abeilles sont des concepts à la fois fascinants et mystérieux. Existe-t-il une hiérarchie dans la colonie? Comment les abeilles se partagent-elles le travail? Cet article décortique les principaux éléments pour mieux comprendre cette organisation.
Temps de lecture: 4 minutes.
L’organisation de la colonie
Chez les abeilles, les rôles sont bien définis
Au sein d’une ruche, des milliers d’abeilles cohabitent et s’entraident pour un seul but commun : la survie de la colonie.
La reine, les ouvrières et les faux-bourdons possèdent chacun leurs particularités et doivent alors assumer des tâches bien distinctes. Ces groupes forment alors ce que l’on appelle des castes.
Le saviez-vous?
Les mâles sont issus d’œufs non fécondés et les femelles, d’œufs fécondés. La différenciation entre reine et ouvrière se fait grâce à la nourriture des larves. Les futures reines ne sont nourries que de gelée royale.
La communication, la clé du succès!
C’est parce qu’elles sont capables de communiquer entre elles que les abeilles parviennent à vivre en véritables sociétés organisées. Leurs moyens de communication sont d’ailleurs très variés: par la danse, par le contact des antennes, par les phéromones, etc.
Les 3 différentes castes
Petite définition : Au sein des insectes sociaux, le terme « caste » fait référence à un groupe d’individus défini par leurs caractéristiques morphologiques, physiologiques et/ou comportementales.
Les castes des reines
La reine est indispensable au développement et à la survie de la colonie. C’est elle seule qui assure la reproduction des mâles et des femelles (reine ou ouvrière). Pour cela, elle pond près de 2 500 œufs par jour en moyenne.
Elle se nourrit de gelée royale et a une espérance de vie de 3 à 5 ans.
Pour la reproduction, la reine effectue un vol nuptial au cours duquel elle sort de la ruche pour s’accoupler avec plusieurs mâles (souvent plus qu’une dizaine!). Bien qu’il arrive que la reine se reproduise avec des mâles de sa ruche, idéalement elle favorise les mâles de d’autres ruches pour favoriser la diversité génétique. Une fois que sa spermathèque est remplie de spermatozoïdes, la reine rentre de nouveau dans la ruche pour commencer à pondre ses œufs en les déposant dans chaque alvéole. Notons que c’est la seule fois où la reine sort de la ruche sauf en cas d’essaimage. Une fois fécondés, les œufs donneront lieu à des abeilles femelles et ceux non-fécondés donneront des faux-bourdons (abeilles mâles).
Savez-vous reconnaître une reine?
Elle est plus grosse que les autres abeilles avec un abdomen bien plus développé car elle assure la ponte des œufs. En effet, cet abdomen allongé correspond au développement de leur appareil géniteur et au remplissage de leur spermathèque (organe de stockage des spermatozoïdes).
Les castes des ouvrières
Les ouvrières sont des femelles non fécondées et représentent la grande majorité de la colonie. On peut en trouver jusqu’à 60 000 par ruche! Ce sont des abeilles polyvalentes qui assureront différentes fonctions au cours de leur vie grâce à un développement physiologique et anatomique évolutif.
La nettoyeuse
Crédit: Charles-Olivier Bourque
La première chose qu’une abeille fait quand elle naît, c’est nettoyer sa cellule et les alvéoles autour avec de la propolis. La propolis est une substance désinfectante que les abeilles vont récolter sur les bourgeons des arbres. Ça prend 30 min pour désinfecter une alvéole.
La nourrice
Crédit: Charles-Olivier Bourque
La nourrice va nourrir les larves et fabriquer la gelée royale. Elle a aussi pour rôle de fermer les cellules. Certaines nourrices prennent soin de la reine : c’est la cour royale.
L’architecte ou la maçonne
Crédit: Polliflora
L’architecte ou la maçonne va construire les alvéoles qui servent à ranger le miel, le pollen et le couvain. Elle mange le miel et fabrique de la cire grâce à ses glandes cirières situées sur son abdomen. Les bâtisseuses travaillent ensemble en se tenant les pattes des unes et des autres pour fabriquer les alvéoles. Elles utilisent aussi de la propolis pour boucher les trous et les courants d’air. Le résultat final est un beau travail régulier et uniforme!
Crédit: Polliflora
La manutentionnaire
Crédit: CANVA
La manutentionnaire transporte ce que les butineuses rapportent à la ruche pour l’entreposer : le pollen et le nectar.
Les manutentionnaires transforment le nectar en miel en le passant d’une bouche à l’autre pour rajouter des enzymes et absorber l’eau. Ça s’appelle le processus de trophallaxie. C’est comme à la cabane à sucre, quand on fait bouillir de l’eau d’érable pour le transformer en sirop!
Elles nettoient aussi la ruche et sortent les déchets pour la garder toujours propre.
La ventileuse
Crédit: Charles-Olivier Bourque
La ventileuse agrippe ses pattes à la ruche et bat des ailes pour contrôler la température et l’humidité. Elle fait circuler l’oxygène et doit manger beaucoup de miel pour être capable de faire 200 battements par seconde.
La gardienne
Crédit: Charles-Olivier Bourque
Son rôle est de protéger l’entrée de la ruche en empêchant les intrus d’entrer. Pour cela, les gardiennes vont se coller les unes contre les autres et utiliser leurs antennes vers l’avant pour vérifier si les abeilles qui rentrent ont la bonne odeur. Si c’est le cas, elles vont laisser passer l’abeille. Sinon, elles vont repousser l’insecte ou l’animal pour l’avertir ; et s’il insiste, c’est là qu’elles vont piquer.
Crédit: Manoushka Laroche
Quand on visite les abeilles, on utilise un enfumoir : ça va masquer les odeurs et elles seront plus calmes de cette façon.
La butineuse
Crédit: CANVA
La butineuse va butiner les fleurs, récolter le pollen, le nectar, la propolis et l’eau!
Les gardiennes et les butineuses sont les abeilles qui font les tâches les plus risquées, c’est pour cette raison que ces tâches sont réservées aux abeilles les plus âgées.
Les castes des faux-bourdons
On reconnaît les faux-bourdons ou abeilles mâles grâce à leur taille plus importante et à leurs yeux proéminents. Leur unique rôle est de féconder les futures reines lors du “vol nuptial” au printemps ou en été. Une fois qu’il a assuré sa fonction de reproduction, il perd son appareil reproductif et meurt. Ceux qui n’ont pas réussi à s’accoupler avant la fin de la saison sont chassés de la ruche par les ouvrières et laissés à eux-mêmes.
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